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Geoffroy Gersdorff : "nos efforts ont payé, mais il reste du travail"

Catégorie

Actualité

Publication

26/04/2023

Geoffroy Gersdorff : "nos efforts ont payé, mais il reste du travail"

Le Groupe Carrefour a publié ce 25 avril ses résultats trimestriels (T1 2023), qui sont favorables. Y compris pour la Belgique : avec une croissance 'like for like" de 9,9%, Carrefour Belgium confirme et accentue un retour en forme amorcé au cours des 2 trimestres précédents. Geoffroy Gersdorff, son General Manager, nous a confié à la fois sa satisfaction et sa prudence : il reste encore beaucoup de travail à mener, dans un marché difficile

Le groupe Carrefour a publié ce mardi 25 avril ses résultats pour le premier trimestre 2023, et ils sont favorables : les ventes, dans un contexte il est vrai fortement inflatoire, ont progressé de 12,3% ('like for like': à magasins comparables). Cette croissance est au rendez-vous dans toute les filiales, même si elle s'exprime à des degrés divers selon les marchés. La France, qui pèse 10 des 22 milliards de chiffre d'affaires du trimestre, connaît une croissance de  7,1%, et se réjouit aussi que ses hypermarchés suivent également une courbe ascendante, à +6%. A noter : c'est l'offre alimentaire qui progresse (+8,3% LFL), alors que le non-alimentaire marque le pas (-3,4%). L'Amérique latine affiche la croissance la plus soutenue, à +26%. Quant à l'Europe (hors France), la croissance s'établit à +8,8%.

Et la Belgique ? Le résultat était très attendu, sachant que Carrefour Belgium a entrepris, sous l'impulsion d'un nouveau Comex réuni par Geoffroy Gersdorff, un profond travail de relance, rendu indispensable après les mauvais chiffres du premier semestre 2022, qui avaient convaincu le Groupe de changer de capitaine. Ce travail semble porter ses fruits : la croissance atteint dans notre pays 9,9% (LFL), à 1,087 milliard d'euros. A noter : il s'agit du premier rapport trimestriel dont est exclu le chiffre d'affaires de Mestdagh, passé en janvier sous giron Intermarché. Logiquement, cette croissance des ventes corrigée sur base comparable est donc plus favorable que décrite en croissance organique (+8,5%).

Notre modèle d'organisation est revenu à trois formats pilotés chacun par de vrais experts dans leur domaine, dans un esprit de collégialité et non de concurrence.

 

Seul Carrefour Belgium est soumis à la CP 312. Un handicap concurrentiel que son DG Geoffroy Gersdorff entend remettre en cause, lit-on dans le Tijd et l'Echo. A en juger par la première réaction syndicale, ce n'est pas gagné…

La récente embellie des résultats de Carrefour Belgium a permis à son Directeur Général Geoffroy Gersdorff de partager avec la presse de premiers motifs de satisfaction, après une longue période de discrétion pour mieux se concentrer sur son travail. Après s'être exprimé dès mardi dans nos colonnes, il a renouvelé aujourd'hui ce message de confiance mêlée de prudence chez nos confrères du Tijd et de l'Echo. En y ajoutant un élément : le patron de Carrefour Belgique revient de façon très compréhensible sur le handicap concurrentiel que Carrefour subit en étant le seul distributeur alimentaire obéissant à la commission paritaire 312, la plus pénalisante pour l'employeur, et qui avait été accordée il y a bien longtemps par l'ancien propriétaire du réseau GB, le GIB group . "Le statu quo n'est pas une option" y déclare-t-il, tout en s'empressant d'éviter tout malentendu : "Je n'ai aujourd'hui aucune intention de transmettre des magasins [intégrés] à des indépendants." Et dans cette confidence, il ne faut pas lire la crainte d'un embrasement social (assuré), mais la conviction qu'il est nécessaire pour Carrefour d'exploiter ses propres magasins pour comprendre les clients, rôder les concepts et les assortiments.

La réponse syndicale, venue de l'ACV+ et de la CNE, n'a pas tardé à venir : pour la CP 312, c'est non ! Le syndicat chrétien n'exclut pas une concertation sur la réduction des coûts, pour améliorer la rentabilité des hypermarchés. Mais tout changement aboutissant à une baisse des salaires est exclu. Dans un secteur en pleine surchauffe sociale, le syndicat prend pourtant aussi garde à moduler sa rhétorique, en déclarant que la situation n'a rien de comparable avec celle de Delhaize, et il donne crédit à Carrefour de son intention de ne pas remettre en cause la coexistence de magasins intégrés et franchisés, et d'entretenir la concertation sociale.