Julien de Brouwer

The Barn Biomarket

Julien de Brouwer, fondateur de The Barn, croit profondément en un bio accessible, responsable et humain.

Derrière les étals soignés de The Barn se cache une conviction profonde : rendre le bio à la fois viable pour les producteurs et abordable pour les consommateurs. Fondé en 2017 à Etterbeek, le premier marché couvert de l’enseigne s’inscrivait dans une volonté claire : offrir une alternative durable au modèle dominant de la grande distribution.

Réconcilier nature et agriculture

C’est au contact d’un proche, agriculteur bio, que Julien de Brouwer prend conscience des défis du secteur. Très vite, l’idée s’impose : en soutenant des filières locales et engagées, on peut restaurer un lien abîmé entre consommation et environnement. « En travaillant sur l’agriculture, on travaille directement sur la nature », résume-t-il.

The Barn naît de cette volonté : 500 m², 500 produits, avec une majorité de fruits et légumes, tous choisis pour leur qualité et leur cohérence avec les valeurs de l’enseigne. Loin d’un assortiment pléthorique, le modèle repose sur une sélection resserrée, pensée pour maximiser l’impact de chaque produit. « On préfère une excellente huile d’olive à quinze références moyennes », explique le fondateur.

Des convictions face aux vents contraires

Après des années difficiles, marquées par la crise sanitaire, la flambée des coûts de l’énergie et l’érosion du pouvoir d’achat, Julien de Brouwer se montre résolument optimiste. « Depuis 2023, nos chiffres sont repartis à la hausse. Le bio regagne du terrain, les consommateurs reviennent, parfois avec encore plus de convictions qu’avant. » Cette embellie s’observe dans les résultats comme dans l’ambiance des marchés, où l’engagement semble plus fort que jamais. The Barn poursuit son développement avec constance, mais l’entrepreneur reste lucide : les marges demeurent fragiles, soumises à la pression des loyers, des salaires et des coûts logistiques. La viabilité du modèle repose sur une gestion rigoureuse et une fidélité sans compromis aux valeurs fondatrices.

Un changement progressif mais tangible

Si le secteur du bio reste encore marginal en parts de marché, les mentalités évoluent. La crise sanitaire, les préoccupations environnementales et la quête de transparence ont poussé de nombreux consommateurs à reconsidérer leur manière d’acheter. « On sent que les gens sont prêts à aller un pas plus loin. Ils veulent comprendre d’où viennent les produits, comment ils sont cultivés, et quel impact cela a, pas seulement pour eux, mais aussi pour la planète et ceux qui produisent », observe Julien de Brouwer. Une tendance encore fragile, freinée par les contraintes économiques, mais qui traduit un désir croissant d’alimentation plus durable et plus responsable. Le défi, désormais, est de transformer ces élans en habitudes durables, en élargissant l’accès au bio sans en dénaturer l’essence.