Un quart des supermarchés indépendants ne sont pas rentables

Entre 2019 et 2022, le nombre de supermarchés indépendants déficitaires a explosé en Flandre, ressort-il d’une récente étude commandée par Unizo.

Plus d’un supermarché indépendant flamand sur quatre (27,9%) a été déficitaire en 2022, soit nettement plus que les 18% de 2019, rapporte De Tijd ce vendredi, sur base d’une analyse des comptes annuels de 252 supermarchés effectuée par le bureau d'études Serunt à la demande d’Unizo. Par ailleurs, les supermarchés indépendants flamands ont réalisé un bénéfice moyen de 106.000 euros en 2022, ressort-il également de l’étude. Un montant largement inférieur à ceux de 2021 et 2020, deux années record, mais stable par rapport à 2019. La concurrence exacerbée que se livrent les retailers dans notre pays, en particulier depuis l’arrivée d’acteurs néerlandais comme Albert Heijn et Jumbo, a empêché bon nombre de magasins de répercuter l’intégralité des hausses de coûts (énergie, main d’œuvre…) liées à la forte inflation (11%). Et dans pareille situation, les opérateurs indépendants sont encore davantage pénalisés, leurs contrats de franchise comportant de plus en plus souvent des clauses de prix maximum, en ligne avec la politique de prix de la chaîne à laquelle ils sont affiliés.

De manière générale, un nombre croissant de voix s’élèvent contre de nouveaux contrats qui permettent aux chaînes de s’arroger toujours plus de pouvoir et offre toujours moins… d’indépendance aux indépendants, ce qui serait préjudiciable à leur rentabilité. « Parce qu'il y a moins de liberté, les indépendants ne peuvent pratiquement que répercuter sur leurs frais de personnel », explique Luc Ardies, CEO de Buurssuper.be (Unizo), à De Tijd. « Les chaînes doivent choisir : soit elles prennent plus de pouvoir et baissent leurs prix de gros pour que les indépendants deviennent plus rentables, soit elles redonnent plus de liberté aux indépendants. Le gouvernement devrait veiller à ce que les indépendants conservent une liberté d'entreprise suffisante. » Toujours selon Luc Ardies, la question de la rentabilité est d’autant plus cruciale que retailers indépendants doivent aujourd’hui faire face à d’importants investissements en matière de durabilité et de numérisation.