L’Autorité néerlandaise des marchés et de la consommation (ACM) s’attaque aux prix des supermarchés : elle prend des mesures contre les prix abusifs et cherche à savoir pourquoi les Néerlandais paient leurs courses plus cher que les habitants des pays voisins.
Fausses remises
Le régulateur néerlandais a présenté jeudi une « directive sur l’affichage et la comparaison des prix ». Cette directive devrait empêcher les vendeurs de baser leurs remises sur des prix de référence artificiellement gonflés. « Par exemple, nous avons constaté que le prix de départ était temporairement augmenté pour accroître une remise ou que la remise était accordée sur un prix de vente recommandé qui n’avait jamais été utilisé. Cela n’est pas autorisé », a déclaré Edwin van Houten, directeur des consommateurs chez l’ACM.
La règle de base est simple : une remise doit être mesurée par rapport au prix le plus bas pratiqué au cours des 30 jours précédant l’offre. D’autres prix de référence, tels que le prix de vente recommandé, ne peuvent être utilisés que s’ils sont réels. Ce faisant, l’ACM vise non seulement à protéger les consommateurs, mais aussi à garantir « des conditions de concurrence équitables pour les entreprises ».
Enquête sur les produits d’épicerie chers
Parallèlement, l’ACM lance une vaste enquête sur les prix des produits d’épicerie dans les supermarchés néerlandais. Cette enquête est motivée par le fait que les prix des produits d’épicerie quotidienne sont plus élevés aux Pays-Bas que dans les pays voisins. Selon l’association des consommateurs, les produits d’épicerie aux Pays-Bas sont en moyenne 12 % plus chers qu’en Belgique, 15 % plus chers qu’en Allemagne et même 20 % plus chers qu’en France.
L’autorité de régulation demandera des informations aux fournisseurs de marques A et aux chaînes de supermarchés. Les enquêtes porteront notamment sur les marges bénéficiaires de la chaîne et sur les différences de prix entre les produits aux Pays-Bas et dans les pays voisins. Les résultats sont attendus pour l’été 2026.
Les achats transfrontaliers se multiplient
La pression sur les prix incite de plus en plus de Néerlandais à remplir leur caddie à l’étranger. L’enquête Deloitte Supermarkets Consumer Survey 2025 montre que 14 % des Néerlandais font désormais leurs courses en Allemagne, contre 3 % un an plus tôt. La Belgique gagne également du terrain avec 3 % d’acheteurs frontaliers.
Deloitte nuance maintenant que le prix moyen d’un panier complet serait plus bas aux Pays-Bas, mais cette image ne correspond pas à l’expérience de nombreux consommateurs. Depuis 2022, les prix des produits d’épicerie aux Pays-Bas ont augmenté de 33 % en moyenne, avec des augmentations de prix particulièrement élevées pour les marques A. Les mois à venir montreront si la double approche de l’ACM – des règles plus strictes sur les rabais et des recherches sur les prix des supermarchés – peut atténuer le mécontentement et rendre le marché plus transparent.
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