Dans le contexte économique actuel, marqué par une inflation persistante, une pression croissante sur le pouvoir d’achat et une concurrence de plus en plus rude, le secteur de la distribution alimentaire connaît une mutation rapide et souvent déséquilibrée. On assiste à une multiplication de nouveaux points de vente — parfois ouverts de manière précipitée, sans réelle étude de marché ou logique territoriale. Si cette dynamique peut sembler, à première vue, synonyme de dynamisme et de croissance, elle entraîne en réalité des conséquences délétères pour les indépendants déjà implantés.
Chaque nouvelle ouverture divise davantage un marché local déjà saturé, fragilisant l’équilibre économique des commerces existants. Cette fragmentation de la demande ne fait qu’accentuer les difficultés des acteurs historiques qui, eux, ont investi du temps, des ressources humaines et financières pour s’implanter durablement dans leur territoire. Le résultat ? Une baisse des chiffres d'affaires, une concurrence déloyale sur les prix, et à terme, des fermetures qui appauvrissent l’offre locale et détruisent des emplois.
Il est temps de repenser notre modèle de développement commercial. Plutôt que de favoriser une croissance quantitative par la prolifération anarchique de points de vente, nous devons privilégier une croissance qualitative. Cela passe par un soutien affirmé aux commerces de proximité existants, un renforcement de leur rentabilité, et une régulation stricte des nouvelles implantations pour préserver un tissu économique cohérent et durable