Carrefour Belgique s’est engagé à ne pas franchiser ses magasins intégrés avant 2028. C'est l'une des conditions les plus saillantes de l'accord conclu entre la chaîne de supermarchés et les syndicats.
Carrefour ne pourra pas procéder au passage de ses magasins intégrés dans les trois années à venir. C'est l'une des conditions de l'accord social intervenu sur les ouvertures dominicales des hypermarchés et supermarchés que le distributeur exploite lui-même. La chaîne compte 40 hypermarchés et 43 supermarchés en gestion propre dans notre pays. Cet accord mérite d’autant plus d’attention que le modèle de la franchise est de plus en plus populaire dans le retail. Selon bien des observateurs, il représente la norme d'avenir du secteur, hors les formules de discount. Delhaize a achevé l'année dernière la franchisation de ses 128 magasins et constate, selon ses propres dires, une augmentation de la rentabilité de ces points de vente.
La semaine dernière, on apprenait encore que Brico souhaitait franchiser dix magasins belges. La chaîne de bricolage entend ainsi répondre à son besoin urgent de liquidités. La chaîne de supermarchés néerlandaise Jumbo souhaite également franchiser autant de magasins que possible. « L'exception est le Foodmarkt à Gand et peut-être un supermarché standard que nous voulons garder entre nos mains », a déclaré la semaine dernière Peter Isaac, directeur national pour la Belgique. Jumbo recherche dès lors des entrepreneurs capables de reprendre ses propres magasins.
Les syndicats s'opposent depuis longtemps à la cession des magasins à des indépendants, car ils craignent une détérioration des conditions de travail et de rémunération du personnel avec le passage à une commission paritaire moins contraignante pour l’employeur. Dans le même temps, ils voient leur propre pouvoir et leur influence considérablement réduits, en l’absence de représentation syndicale garantie. Selon les syndicats, la vague de franchisage dans le secteur de la vente au détail est le résultat d'une concurrence croissante, qui oblige les travailleurs du secteur à devenir de plus en plus flexibles et à accepter des conditions de travail moins favorables. Dans le cas de Carrefour, selon le syndicat socialiste BBTK/Setca, les problèmes ne sont pas dus à l'organisation du travail, mais à l'absence d'une bonne politique commerciale.
Gondola a contacté Geofroy Gersdorff, CEOde Carrefour Belgique. Il n'a pas souhaité réagir au renoncement de son enseigne à une vague de franchise jusqu'en 2028. Il a toutefois confirmé qu'un « accord en ce sens » avait été conclu avec les syndicats. Il n'a pas non plus répondu à la question de savoir dans quelle mesure cela pouvait constituer un handicap pour la chaîne. L'accord s'applique aux 83 magasins propres. La grande majorité du parc de magasins, soit 349 Carrefour Markets et 323 Carrefour Express, est déjà entre les mains d'exploitants indépendants. L'accord prévoit l'ouverture le dimanche dans presque tous les magasins, comme cela a été annoncé la semaine dernière. Pour les travailleurs plus âgés, cela se fera sur une base volontaire. Le travail temporaire sera réduit. Carrefour s'engage à ce que 80 % des heures prévues soient couvertes par des contrats à durée indéterminée. 20 % peuvent être couverts par des contrats intérimaires, des emplois étudiants et des emplois flexibles.
Gondola