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18/9/25

Carrefour remanie son portefeuille international : la Pologne en vitrine, la Belgique en danger ?

Carrefour accélère la révision de son portefeuille international : ses activités polonaises sont dans la vitrine, tandis que des explorations sont en cours pour l’Argentine. PDG Alexandre Bompard souhaite se concentrer sur trois marchés clés : la France, l’Espagne et le Brésil.

Restructuration stratégique

Carrefour s’est internationalisé à la vitesse de l’éclair à la fin des années 1990, mais fait aujourd’hui marche arrière. La rentabilité des « autres pays européens » (Espagne, Italie, Belgique et Roumanie) s’effrite : le résultat opérationnel courant (ROC) a diminué de 34 % en 2024. Bompard avait déjà annoncé un assainissement sans équivoque et a vendu ses activités en Italie, même à perte. Carrefour aurait dû ajouter 240 millions d’euros.

C’est maintenant au tour de la Pologne, selon LSA, « le dossier européen le plus difficile » : Carrefour y compte 783 magasins (y compris les franchises), un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros et 61 millions d’euros de pertes. La part de marché y est faible et la concurrence des discounters allemands est féroce. Les acheteurs potentiels vont de Biedronka (Jerónimo Martins), leader du marché, à Lidl, Dino et Eurocash, bien que les analystes ne s’attendent pas à ce que la vente rapporte quoi que ce soit, mais seulement à ce qu’elle arrête l’hémorragie.

La Belgique, candidate potentielle

Un retrait de l’Argentine fait l’objet de rumeurs depuis un certain temps, mais la Deutsche Bank serait en train de sonder les parties intéressées. Bien que Carrefour y soit présent depuis 40 ans et qu’il soit le leader du marché avec environ 680 magasins. Or, la Belgique et la Roumanie sont également dans le collimateur, selon LSA. Selon les analystes, la vente de la Roumanie pourrait rapporter environ 900 millions d’euros et celle de la Belgique environ 800 millions d’euros.

Comme la Roumanie, la Belgique est considérée comme un actif facile à vendre : la Belgique est le troisième pays européen le plus important pour Carrefour, après la France et l’Espagne, et elle réalise des bénéfices. Pourtant, il n’y a pas d’urgence : Carrefour n’a pas encore émis de mandat bancaire, selon des initiés. La Belgique est donc un dossier précieux mais non prioritaire : un marché stable que le groupe peut conserver en toute sécurité pendant un certain temps encore.

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