Le PDG de Carrefour n’a pas voulu commenter les récentes rumeurs de négociations avec Ahold Delhaize, mais les considère comme un signe positif : « Ça met en avant la grande attractivité de notre entreprise pour bon nombre d’acteurs ».
« Carrefour se porte bien »
Lorsque les médias français ont fait état, fin mai, de discussions préliminaires secrètes en vue d’une reprise de Carrefour par son rival Ahold Delhaize – discussions qui, soit dit en passant, ont rapidement échoué -, cela a déclenché une avalanche de commentaires et de spéculations sur la situation précaire dans laquelle se trouverait Carrefour, avec pour principal indicateur le cours de l’action en chute libre : « Carrefour est une cible de reprise », s’accordait-on à dire.
Alexandre Bompard, le directeur général, voit les choses différemment : « Vous comprendrez que je ne peux pas commenter les rumeurs sur ce type de sujet », a-t-il déclaré lors de la réunion des actionnaires du distributeur la semaine dernière, rapporte LSA. « Mais qu’est-ce que tout cela indique ? Ça met en avant la grande attractivité de notre entreprise pour bon nombre d’acteurs. D’autant qu’il y a d’autres types de discussions qui ont lieu sur d’autres géographies. Ça dit, au fond, contrairement à ce que certains laissent à penser, que Carrefour va bien, Carrefour est attractif, Carrefour peut créer de la valeur, Carrefour a un bel avenir et que la transformation qu’on est en train de réaliser ensemble donne encore plus de valeur. »
Trois raisons d’être optimiste
« Les deux ou trois premières années de mon arrivée, je ne recevais jamais de coups de fil de personne. Maintenant, je reçois des appels », a déclaré le PDG, qui voit trois raisons d’être optimiste. Premièrement, les investissements dans les réductions de prix semblent porter leurs fruits. « Aussi bien en France, qu’en Espagne ou au Brésil, grâce au très fort réinvestissement de prix que nous avons réalisé, nous avons retrouvé une compétitivité commerciale, des gains de parts de marché en volume et en valeur dans nos pays clés. »
« Deuxième motif d’optimisme, si notre secteur n’est pas très aimé des investisseurs, il est aussi un peu protégé des soubresauts des guerres commerciales. Je ne me lève pas tous les matins en me disant quelle a été l’annonce du président américain qui va impacter notre activité. Donc nous sommes un peu une valeur refuge ».
« Et puis le troisième élément absolument essentiel, c’est qu’on a décidé fin février de mener une revue stratégique très complète, sans tabou, sans aucun tabou. J’ai dit les décisions positives qu’on a déjà prises, dont l’acquisition des minoritaires au Brésil et les 150 millions de plus investis en France. » Il a annoncé d’autres changements : « Il y a des activités ou des formats sur lesquels on décidera soit de vendre, soit de s’associer. Donc on va être très actifs dans les prochains mois ».
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