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« Comme si le gouvernement appelait les Belges à faire leurs courses à l’étranger »

Catégorie

Actualité

Publication

20/06/2023

« Comme si le gouvernement appelait les Belges à faire leurs courses à l’étranger »

Alors que le gouvernement fédéral est en passe d’appliquer une hausse de la TVA sur la majorité des produits alimentaires, Comeos appelle de son côté à un gel de la taxation pour le commerce en Belgique, et ce, afin d’enrayer une situation « intenable ».

À partir du mois prochain, une centaine de produits alimentaires deviendront moins chers en France, suite à un accord* entre le ministre français de l'Économie et 75 grands producteurs industriels. Dans le même temps, le gouvernement belge a, lui, prévu de se réunir en cette fin de semaine pour aborder la question du relèvement du taux de TVA de 6 à 9% sur tous les produits alimentaires, sauf les fruits et légumes, ce qui représente 85% des produits composant le caddie du consommateur, déplore Comeos dans un communiqué publié mardi. En amont de ces négociations, qui interviennent dans le cadre de la réforme fiscale, la fédération belge du commerce appelle au contraire à un gel de la taxation pour le commerce en Belgique. « Cette situation est intenable. La différence entre le prix d’un caddie belge et celui d’un caddie français est déjà très visible aujourd'hui. Une hausse de la TVA de 6 à 9%, alors que nos pays voisins s'attachent principalement à maintenir les prix à la baisse, ne fera qu'accroître cette différence. C'est comme si notre gouvernement appelait les Belges à faire leurs courses de l'autre côté de la frontière », estime Dominique Michel, CEO de Comeos, qui évoque une « lasagne de taxes et d'impôts » toujours plus épaisse en Belgique. Conséquence directe de cette situation, « les achats frontaliers vont continuer à augmenter », prévient la fédération, affirmant que 1 Belge sur 8 traverse la frontière chaque mois pour faire ses courses désormais, un chiffre qui n'a jamais été aussi élevé au cours des cinq dernières années. Et Comeos de conclure en appelant les producteurs alimentaires internationaux « à consentir les mêmes efforts en faveur de la Belgique que ceux qu'ils déploient pour la France ».

* 75 grandes entreprises alimentaires françaises vont baisser les prix de centaines de produits à partir de juillet, sous la pression du Ministre de l’économie. L'objectif est de réduire l'impact d'une inflation élevée.

Le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, a conclu un accord avec 75 grandes entreprises alimentaires pour réduire les prix de centaines de produits. M. Le Maire l'a annoncé lui-même dans les médias français. La liste des produits n'est pas encore tout à fait claire. Le Ministre l'annoncera dans le courant de la semaine. Selon les produits, les prix seront réduits de 2, 3, 5 à 10 %. Ceci rendra les achats en France encore un peu plus intéressants pour les consommateurs belges. Bruno Le Maire n'a pas révélé quelles entreprises s'étaient engagées à appliquer ces réductions. Il s'agirait des plus grands producteurs du pays, qui produisent ensemble 80 % de tous les aliments consommés par les Français. Des contrôles et des sanctions seront mis en place à l'encontre des entreprises qui ne respecteraient pas les engagements pris. M. Le Maire menace également de publier les noms des entreprises qui ne coopèrent pas, et prévient qu'il pourrait y avoir une taxe sur les bénéfices dans le secteur alimentaire si la coopération n'est pas suffisante. Parmi les entreprises concernées figurent Coca-Cola et Unilever. "Nous sommes en pourparlers avec le ministère et toutes les parties prenantes, y compris les chaînes de distribution, pour trouver le meilleur moyen de servir le pouvoir d'achat des Français dans un contexte d'inflation élevée", a déclaré un porte-parole d'Unilever à l'agence de presse Reuters. D'autres grands groupes alimentaires se sont jusqu'à présent refusés à tout commentaire. En mai, les produits alimentaires étaient en moyenne 14 % plus chers qu'il y a un an dans les rayons français. Dans notre pays, l'inflation des denrées alimentaires était encore plus élevée, à 15,5 %, mais il ne faut pas s'attendre à une intervention de l'État. Notre pays pratique l'indexation automatique des salaires, ce qui atténue considérablement l'impact d'une inflation élevée.