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Billet du jour de Sophie, membre Aplsia, sur l'actualité

Catégorie

Actualité

Publication

24/01/2024

Billet du jour de Sophie, membre Aplsia, sur l'actualité

Sophie, membre Aplsia depuis longtemps, jette un regard tellement pertinent sur les attentes du consommateur aujourd'hui quand il franchit la porte du magasin, et interpelle les enseignes ... 

Tout d’abord, que cherche le client et quelle est notre responsabilité en tant que commerçant détaillant, et la responsabilité de l'enseigne en tant que grossiste, et acteur international de la distribution ? Selon certaines études, le client veut des prix bas, des promos (donc des prix bas) et l’assurance de la disponibilité des produits bradés. A noter que parmi les clients fidèles, ils sont maintenant une minorité à chercher prioritairement des prix bas et cette tendance se renforce.

Avons-nous demandé au consommateur ce qu’il attend quand il entre dans un supermarché de proximité ou chez un concurrent discounter ? Visiblement pas.

En ce qui concerne la cohérence de marque prônée par toutes les grandes enseignes, la nécessité de présenter un socle de produits communs, une identité claire et la fierté d’appartenir à la famille de la marque, il est indéniable que nos magasins continuent de croître et de bâtir leur notoriété sur la relation respectueuse construite d’années en années avec des producteurs locaux, soucieux de la qualité des produits qu’ils proposent comme alimentation à nos clients.
Il n’est pas envisageable de rompre cette continuité et il serait dommageable autant à l’image du magasin qu’à celle de l’enseigne d’abandonner ces producteurs sur le bas-côté au profit de collaborations purement vénales avec des fournisseurs qualifiés de « participatifs », participatifs d’une économie obsolète qui mène notre société à l’obésité, au diabète, … Ou participatifs d’une prise de responsabilité sociétale de l’alimentation que nous proposons, ses emballages, ses lieux de production ?
Alors que le mouvement des agriculteurs et éleveurs s’étend en Europe pour crier qu’ils atteignent le point de rupture au-delà duquel ils ne pourront plus remplir nos assiettes, quels fournisseurs participatifs les enseignes ont-elles choisi ? En termes d’image, ne risquent-elles pas à terme de voir revenir leurs choix comme un boomerang qui va lacérer cette image ?

Cette cohérence de marque, selon les enseignes, est une assurance de soutien du chiffre d'affaires des affiliés/franchisés ou adhérents. Devons-nous viser la croissance de CA à tout prix ou plutôt la valeur ajoutée qualitative et financière ? Cette économie de la croissance des volumes n’a-t-elle pas atteint ses limites économique, logistique et environnementale, quand on sait que 49.3% des adultes belges sont en surpoids et 14.9% des jeunes de 2 à 17 ans aussi* ? Allons-nous leur vendre encore plus de soda et de graisse sucrée à tartiner au prix le plus bas possible, leur assurer des problèmes de santé au plus vite et creuser le trou de la sécurité sociale encore plus profond ? Ou les enseignes y gagneraient-elles à nouer des collaborations solidaires avec des fournisseurs réellement soucieux des enjeux fondamentaux : des adoucissants qui prolongent la vie des textiles et produits en France, des pods lessiviels emballés dans du carton (Procter & Gamble), des biscuits fabriqués avec des céréales nationales (LU),…

Une politique responsable ne signifie pas rompre avec tous les industriels agro-alimentaires, mais plutôt donner la visibilité supplémentaire et intensifier la collaboration avec ceux qui développent et commercialisent des produits de façon responsable.
En conséquence, il faut attirer et fidéliser une clientèle supplémentaire et encourager le changement chez les clients existants, être le meneur du changement qui s’impose de toute façon, préparer l’avenir. Quelle fierté ce serait de porter sur la façade un tel symbole et, pour nos clients, d’entrer dans nos magasins !

Tout en évitant les prix injurieux, il est à mon sens plus judicieux de fixer un cap à long terme clair et cohérent avec l’image de qualité, assortiment et service qui a toujours défini l’identité d'une enseigne et qui la caractérise encore aujourd’hui dans l’esprit de ses clients.
Les défis d’aujourd’hui sont la durabilité et la responsabilité. Il est du devoir de chaque enseigne de le faire comprendre à son actionnariat et son conseil d’administration afin qu’ils prennent les bonnes décisions pour assurer la pérennité des emplois et des dividendes dans les décennies à venir.

 

Sophie

*Source : Sciensano 30.01.2024